Page:Le Correspondant 113 149 - 1887.pdf/928

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comme fin, un concours hippique. Les matières traitées ont été les mêmes que celles étudiées à Toulouse, sauf que certains points prenaient, en Bourgogne, une actualité plus intense. La question de l’adaptation et les racines superficielles est dans toute son acuité pour les terrains bourguignons, aussi ai-je dû y laisser le Riparia à un œil que j’avais apporté, afin qu’après mon départ il réponde de visu aux questions et même à l’erreur qui veut que la direction des racines soit entièrement dépendante de l’espèce et indépendante du mode d’obtention du plant, alors que c’est l’inverse, la nature conservant en partie seulement ses droits. Le Riparia en question avait justement une couronne bien garnie de racines absolument horizontales et superficielles, et, au-dessous, les restes de deux fortes racines pivotantes brisées à l’arrachage, preuve qu’avec la bouturage à un œil on profite des avantages du terrain profond qu’on a et qu’on se passe de celui qu’on n’a pas.

La greffe de Cadillac, nullement essayée encore à Mâcon, y offre un intérêt très particulier et plus grand que dans la Haute-Garonne, à cause des difficultés qu’offre la greffe en place dans les pays moins chaud et surtout moins lumineux que ceux dans lesquels elle réussit d’une façon si générale. Que dirai-je du discours de M. Gaston Bazille, il a été charmant, éloquent, et a fait comprendre une fois de plus pourquoi le Nord emprunte si souvent des hommes d’État au Midi.

Je ne puis finir sans dire qu’à Mâcon M. Dejardin a été écouté comme un prophète. J’espère que les Nîmois auront fait mentir le proverbe et qu’ils s’en seront souvenus dans son pays.

En somme, l’entrain, l’attention, ont été très vivement surexcités à ce congrès si merveilleusement organisé, et je ne peux mieux faire, pour terminer ce récit, que d’emprunter les paroles avec lesquelles le président a clos une réunion qui était son œuvre et dont il avait tant de raison d’être fier :

« Je remercie les hommes éminents qui ont bien voulu prendre part à nos travaux, qui ont été l’honneur et les lumières du congrès, et je confonds leurs noms avec les trois sentiments qu’ils inspirent : confiance, courage, espérance. »


Lowenhjelm, duchesse de Fitz-James.