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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/122

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volonté des dieux, des êtres surnaturels qu’enfanta l’imagination de nos aïeux. L’athéisme guérit de cette peur, quelque fortement fixée qu’elle soit dans notre hérédité ; la certitude que rien de surnaturel n’agit sur nous, et que, par un acte intelligent, nous pouvons essayer de lutter contre tous les dangers qui nous menacent, met un effort raisonné et conscient à la place d’un tremblement convulsif.

Que l’athéisme guérisse de la peur mystique, alors qu’elle coexiste avec une conscience morale dont les indications sont cependant en contradiction avec la logique, cela prouve que la peur n’est pas aussi fortement ancrée dans notre hérédité ; il est vraisemblable, en effet, que la peur provient seulement des premiers âges de l’humanité, tandis que la conscience morale, relative aux conditions de la vie sociale, n’a pu que se renforcer à chaque génération.

À vrai dire, ce n’est pas l’athéisme, c’est la science, qui guérit l’humanité de la peur héréditaire, en lui donnant chaque jour des moyens nouveaux de lutter contre des causes naguère mystérieuses de destruction ; le développement de la science a limité les caprices des dieux. Chose curieuse, pour un athée au moins, le développement de la science, donnant des explications déterministes de la plupart des phénomènes, n’a pas fait disparaître la croyance religieuse, quoique