Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/124

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rale, et non de celui de la logique ; c’est l’habitude seule qui en vient à bout, indépendamment des croyances religieuses, comme le prouve l’indifférence des médecins, croyants ou non, qui ont passé longtemps à l’amphithéâtre. Il est regrettable qu’un texte de loi religieuse, peut-être mal interprété, appliqué, en tout cas, sans l’ombre de raison, s’oppose, dans notre pays, à la mesure d’hygiène physique et morale que serait la crémation.

Si la science a guéri l’humanité de la peur, c’est une raison suffisante pour que nous aimions la science. Il y en a peut-être d’autres pour que nous ne l’aimions guère ! Qui de nous n’a envié, un jour ou l’autre, le bonheur de la vache ruminant paisiblement à l’ombre d’un châtaigner ? Qui n’a désiré un jour abdiquer sa souveraineté humaine en échange d’une bienheureuse inconscience ? Sans la peur, la peur stupide qui devait empoisonner le bonheur de vivre chez les ancêtres des vaches comme elle le fait aujourd’hui chez les gazelles et autres animaux timorés, quelle joie ne trouverions-nous pas à oublier tout ce que nous savons, à ne retenir de nos acquisitions ancestrales que les mécanismes instinctifs qui nous amènent à éviter le danger. La science engendre des questions, des préoccupations de toutes sortes.

Le cheval sait-il qu’il mourra ? Rien ne nous force à le croire ; il craint la douleur et non la