Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/126

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plupart des gens sont croyants ou indifférents, mais acceptent en tout cas, comme ayant une valeur absolue, les indications de leur conscience morale, un athéisme logique, accompagné d’une conscience normale, ne peut nuire qu’à celui qui en est porteur ; l’athée logique est désarmé dans la lutte ; la certitude qu’il a de l’origine historique de ses principes moraux l’empêche de se reconnaître des droits ; mais les exigences de sa conscience lui imposent, malgré sa raison, des devoirs auxquels il ne peut pas se soustraire, puisqu’il vit avec des gens qui croient à la valeur absolue de ces devoirs ; c’est l’erreur de ses congénères qui le désarme vis-à-vis d’eux. Il ne peut être sévère pour eux, au nom des principes dont il ne reconnaît pas l’essence divine, mais il est sévère pour lui-même, parce que ces principes, bien que n’ayant que la signification de résidus héréditaires, existent en lui ; il n’y peut contrevenir sans être malheureux. Débarrassé de toute terreur vaine en ce qui concerne l’avenir, l’athée logique doit puiser dans sa conscience morale une immense pitié pour ceux de ses semblables qui tremblent sans cesse devant l’échéance prochaine. L’athée logique ne peut avoir ni ambition, ni haine, ni but lointain ; la vie perd pour lui beaucoup de son prix, puisqu’il ne croit pas au mérite, mais il ne craint pas la mort ;

2o Dans une société dont tous les membres seraient de purs athées, allant jusqu’au bout des