Aller au contenu

Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ner à l’unité de composition ces quatre corps différents, nous permet de les reconnaître partout et toujours ; quand nous disons : « quatre grammes de chlore, deux grammes de fer ou quatre centigrammes d’arsenic », cela a une signification précise et impersonnelle. Il en est de même pour toutes les combinaisons de corps simples dont les chimistes ont achevé l’étude ; une réaction chimique représente quelque chose de mesurable scientifiquement.

Les diverses équivalences, le langage des potentiels chimiques, inauguré par Gibbs, permettent de prévoir l’établissement d’une mécanique universelle, qui constituera un monisme plus ample et plus beau, plus entièrement satisfaisant pour l’esprit ; mais le monisme actuel, celui qui s’oppose au dualisme, n’a rien à voir avec la réalisation de ce rêve grandiose. Voici une formule qui me paraît satisfaisante et qui ne fait appel à aucune notion métaphysique.

Il ne se passe rien de connaissable à l’homme, sans que se modifie quelque chose qui est susceptible de mesure.

Le dualisme, au contraire, admet l’existence d’entités immuables, qui agissent sans se modifier, et c’est même à ces entités immuables que les dualistes attribuent la direction et la mise en branle de toutes les activités qui se traduisent par des modifications mesurables.