Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sition des moyens de mesure inégalement puissants et inégalement précis, suivant que ces phénomènes ressortissent à telle ou telle partie plus ou moins avancée de la Science ; et même, pour quelques phénomènes, les moyens de mesure sont encore réellement médiocres, mais le chemin accompli au xixe siècle permet de prévoir des progrès nouveaux ; c’est en songeant à ces phénomènes, que nous n’évaluons encore que très imparfaitement, que j’ai employé dans ma définition du monisme l’expression « susceptible de mesure », au lieu du mot « mesurable ».

Pour tous ces faits sur lesquels nous renseignent directement nos organes des sens, il n’y a aucune discussion entre les philosophes ; personne n’a songé à nier que la chute d’une pierre, la foudre, la parole humaine, soient accompagnées de modifications mesurables. Il n’en est plus de même quand il s’agit des propositions analogues à celles-ci : « Joseph a mal aux dents ; Louis croit en Dieu ». Dans l’état actuel de la science, il m’est impossible de connaître directement les faits énoncés dans ces propositions ; je puis seulement percevoir par mon sens de l’ouïe ou enregistrer sur le phonographe les affirmations correspondantes : « Joseph dit qu’il a mal aux dents ; Louis dit qu’il croit en Dieu ». Je possède moi aussi un domaine subjectif dans lequel il n’est pas possible à Joseph et à Louis de pénétrer, pas plus que je ne puis