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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/186

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nous connaissons. Or, il n’en est rien. Qu’un animal qui consomme durant les vingt-quatre heures une quantité constante d’aliments, pense ou non, qu’il se détermine à agir ou non (pourvu qu’il n’agisse pas), qu’il soit amibe, chien ou homme, pour une même quantité d’aliments et d’oxygène consommé, il produira la même quantité de chaleur et de travail ou d’énergie totale équivalente. Il n’y a donc pas eu, pour créer la pensée ou la détermination d’agir, détournement d’une partie des forces mécaniques ou chimiques, transformation de l’énergie matérielle en énergie de raisonnement, de délibération, de pensée. Ces actes, exclusivement propres aux êtres doués de vie, n’ont pas d’équivalent mécanique. »

Si M. Armand Gautier, qui est un expérimentateur remarquable, appuyait ses affirmations sur des expériences, la question serait tranchée ; la pensée serait démontrée indépendante des modifications qui se produisent dans les choses mesurables ; ce serait la ruine du monisme. Malheureusement ces expériences n’ont pas été faites ; bien plus, elles ne sont pas faisables ; chacun ne pourrait expérimenter que sur lui-même ; car, si les dualistes ont raison, comment un expérimentateur pourrait-il savoir si un amibe ou un poisson s’est déterminé à agir et n’a pas agi ; et s’il expérimente sur lui-même, comment pourra-t-il arriver à ne pas faire un effort intellectuel une fois qu’il sera