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Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/19

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Est-ce la crainte de Dieu qui a introduit dans l’hérédité de nos ascendants les qualités morales dont la génération sexuelle fait aujourd’hui à chacun de nous une distribution si peu équitable ? Les nécessités d’une vie sociale prolongée pendant des centaines de siècles, n’y sont-elles pas pour beaucoup, peut-être pour presque tout ? Ce n’est pas ici le lieu de discuter cette question. Mais, de même que la conscience morale qui provient de certains règlements sociaux survit, dans la descendance de l’homme, aux règlements dont elle est issue, de même des qualités ayant pour origine la crainte de Dieu peuvent subsister chez un homme dépourvu de toute croyance religieuse. C’est là le propre des caractères acquis ; ils se conservent dans les êtres et dans leurs rejetons, en dehors des conditions qui les ont fait apparaître. Nul doute, néanmoins, que ces caractères, transmis par hérédité, puissent ensuite être renforcés par l’éducation, si les circonstances continuent à se trouver favorables ; une particularité résultant de la crainte de Dieu ou de la vie de société se développera plus complètement chez un individu qui continuera à craindre Dieu ou à vivre en société ; elle se développera aussi, quoique peut-être à un degré moindre, et cela pendant de nombreuses générations, même dans des êtres isolés et dépourvus de croyance religieuse ; un homme vivant seul aurait néanmoins