Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/211

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animale doit, au contraire, être envisagé de manières différentes suivant qu’on est moniste ou dualiste ; j’ai dit que l’être agit pour des raisons qui sont en lui « et qui sont, dans l’état actuel de la science, connues de lui seul ».

Évidemment, pour les dualistes, ces raisons « n’ayant pas d’équivalent mécanique », ne correspondant à aucune modification de quelque chose de mesurable, ne sauraient en aucune manière être étudiées, connues, par un observateur étranger ; il n’y aurait pas lieu d’ajouter : « dans l’état actuel de la science », à cette partie de la définition.

Au contraire, si, comme les monistes le croient, les raisons qui font agir l’animal sont liées à des modifications d’éléments mesurables, il n’est pas insensé, quelque difficile que nous paraisse aujourd’hui l’étude directe du cerveau humain, d’admettre qu’une découverte imprévue nous permettra un jour cette étude directe, au moyen d’un phrénographe ou phrénoscope. C’est dans l’appréciation de la possibilité scientifique de la construction de cet appareil peu souhaitable, que l’on peut résumer le plus facilement le différend entre les monistes et les dualistes ; pour les premiers cet appareil est sûrement possible, pour les seconds, il est sûrement impossible.

L’idée du phrénographe hypothétique dont je viens de parler nous conduit à un autre aspect très intéressant de la lutte entre les monistes et les