Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/214

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il affirmera, avec raison, que ces qualités, ignorées des sourds, ne jouent aucun rôle dans l’enchaînement des phénomènes acoustiques ; les lois sont les mêmes pour la propagation des ondes de l’air, soit qu’elles soient sonores (c’est-à-dire qu’elles se produisent en présence d’hommes pourvus d’ouïe), soit qu’elles ne le soient pas (c’est-à-dire qu’elles se produisent en présence de sourds). Nous dirons donc que le son est un épiphénomène des mouvements vibratoires de l’air, et nous devons être assez humbles pour penser qu’ils se seraient propagés suivant les mêmes lois, s’il n’y avait eu personne pour les entendre.

Eh ! bien, pour un observateur au phrénographe (c’est déjà assez demander à la science que d’arriver à inscrire, sur un appareil, des traces correspondant aux mouvements qui s’accompagnent de pensée dans le cerveau humain ; nous n’irons pas pour le moment jusqu’à supposer que le phrénographe a un fonctionnement réversible comme le phonographe), pour un observateur au phrénographe, dis-je, il n’y aura aucune raison de croire que l’homme observé dans l’appareil est au courant, dans son for intérieur, des mouvements qui ont été enregistrés sur le cylindre ; qu’il y ait, ou qu’il n’y ait pas de conscience inhérente aux phénomènes mesurables qui ont été enregistrés sur le phrénographe, l’observateur soucieux seulement d’établir le déterminisme des choses, n’aura pas à