Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/279

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dirai plus qu’elle a été modifiée, transformée, organisée dans les êtres vivants par le frottement et la pression du milieu où sont plongés ces êtres, je dirai qu’elle s’est modifiée, transformée, dans ce milieu, dont ils font partie et dont elle est une qualité essentielle. Je vous accorde tout ce que vous voudrez sur la part de l’évolution dans la formation de notre pensée ; je vous accorde que l’évidence est le résultat de l’habitude de l’individu et de la race. Mais les expériences dont cette habitude est faite ne sont pas des phénomènes purs et simples ; elles sont des impressions sur ce qui sera ou sur ce qui est une conscience vivante, sur des consciences reliées les unes aux autres, dont les états s’enchaînent d’une certaine façon dans l’individu et dans la race. Tous les fils de ce bureau récepteur auquel vous nous comparez, ce n’est pas les phénomènes qui les ont posés pour entrer en communication avec nous ; c’est nos ancêtres qui les ont construits pour communiquer avec les phénomènes, et qui nous ont légué ce merveilleux réseau.

« Je viens de relire cette page, où j’aurais voulu montrer l’activité propre de la pensée : hélas ! Comment montrer ce que je connais si mal, et mettre de l’évidence où je n’ai qu’un désir de vérité ? Ce que j’ai écrit est trouble et obscur, et, peut-être, pas assez trouble et pas assez obscur ; cela reflète la confusion de mes idées. À quoi bon