Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/303

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C’est là ce que j’entends en disant que la conscience est un épiphénomène.

N’êtes-vous pas de mon avis maintenant ? Alors, c’est que j’ai été obscur malgré mes efforts.

Ou bien, vous croyez peut-être qu’il y a en vous des activités mystérieuses qui n’entrent pas dans la formule (A  B), et qui, néanmoins, peuvent influencer le milieu dont je fais partie. Vous rendriez donc à l’ambiance plus qu’elle ne vous a prêté ; vous feriez, comme dit M. Renouvier, des commencements absolus ; vous seriez un créateur et non un transformateur. Dans ce cas, je devrais renoncer entièrement à ma conscience épiphénomène ; une conscience qui introduit dans le milieu des choses nouvelles est un phénomène, au sens étymologique du mot ; personne n’en doutera ; j’appelle conscience épiphénomène une conscience qui assiste impuissante au fonctionnement d’un mécanisme transformateur ; et alors, je prétends que c’est le mécanisme qui est important. Je ne veux pas vous ennuyer plus longtemps avec ces considérations que j’ai développées, d’ailleurs, dans les chapitres VII et VIII de ce livre.

Que vous soyez de mon avis ou que nous couchions sur nos positions au sujet de la conscience épiphénomène, du moins aurai-je fait mon possible pour mettre en évidence le point qui reste litigieux ; et j’accepterai de dire avec vous que « la nature est en vous », pourvu que cette