Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/310

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plus importants « éveille plus de conscience » comme on dit. Oubliez maintenant le phénomène centripète qui a préparé le phénomène central, et considérez celui-ci comme un point de départ ; il apparaîtra naturellement comme un créateur de mouvement, alors qu’il n’est qu’un transformateur ; comme il est conscient et que, d’autre part, on ne connaît pas dans la nature brute une seule création absolue de mouvement, votre erreur d’analyse vous conduit naturellement à la notion d’une conscience créatrice. Il me semble que cette manière de voir ne vous déplaît pas.

Lamarck a adopté, comme les physiologistes, cette division de l’acte animal en trois parties ; il s’est arrêté à la considération des besoins (traduction psychologique d’un phénomène central), et a réduit le fonctionnement de l’individu à la partie centrifuge des réflexes ; il a obligé ainsi le narrateur à considérer l’animal, entité créatrice, comme choisissant, d’après ses besoins, le fonctionnement nécessaire. L’observation d’un animal ne nous montre pas cela, sans une induction, peut-être dangereuse, nuisible en tout cas à la théorie qui l’exploite. Nous voyons seulement l’animal, ce qui y entre, et ce qui en sort, nous pouvons observer A, B, et (A  B) ; voilà tout. Lamarck eût gagné à ne pas décomposer le fonctionnement (A  B), à ne pas mettre en relief la partie centrale du phénomène ; mais ce n’est pas ici le lieu de