Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/50

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c’est un ensemble de conquêtes impersonnelles, utilisables pour tous ; exprimées en langage humain, on les appelle « les lois naturelles[1] ».

La découverte de celles qui sont connues aujourd’hui a été la chose la plus importante de l’histoire de l’homme, et lui a assuré une suprématie indiscutable sur les autres animaux qui en connaissent beaucoup moins que lui ; grâce à la science, l’homme a, en effet, acquis des armes très puissantes dans la lutte qui constitue la vie ; il est devenu le roi du monde vivant.

Mais, plus il avance dans cet ordre de conquêtes, plus il pénètre dans la constatation des faits, plus se développe son besoin d’explication. Ce besoin, je l’ai comme tous mes congénères, je suis donc loin d’en nier l’existence ; il ne me conduit pas à croire en Dieu. L’homme est un animal épris de métaphysique, comme il est un animal religieux ; je crois même qu’il est religieux parce qu’il est épris de métaphysique, et que l’idée de Dieu a été la première conséquence du besoin d’explication de nos ancêtres.

Je n’ai pas la prétention de deviner ce qui s’est passé chez nos ancêtres d’avant l’histoire, mais, convaincu que je suis de l’origine évolutive de tous nos caractères actuels, je n’ai pas peur de

  1. J’ai publié il y a quelques années un ouvrage portant ce nom, et où j’ai essayé de me borner à l’étude des constatations qui forment la science.