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fautives sur lesquelles elle est basée, je la rejette définitivement, et je demeure agnostique.


§ 13. — HUMILITÉ DE L’ATHÉISME

Je ne puis m’empêcher, d’ailleurs, de demeurer effrayé devant l’outrecuidance de ceux de mes congénères qui croient en un Dieu dont on peut parler comme d’un homme. Quand je regarde les astres, et que je pense à l’humilité de notre globe terrestre, sur lequel l’homme est lui-même si petit, je me sens plein d’une modestie douloureuse ; et je n’ai pas la prétention, quoique cela soit commode pour le langage, de penser que quelqu’un ayant les mêmes attributs que moi ait fait tout cela. Je vois d’ailleurs avec plaisir que mes frères croyants sont de mon avis à un certain point de vue ; ils refusent aux fourmis[1], qui sont trop petites (!), l’idée même de Dieu ; elles n’ont pas d’âme faite à l’image de Dieu, malgré l’admirable ordonnance de leurs sociétés ; mais pour l’homme, rien n’est trop bon !

On me répondra que je suis moi-même infiniment orgueilleux en me refusant à admettre l’évidence dont les mystères de la nature éblouissent les plus incrédules. Ce n’est pas de ma faute si cette évidence ne me crève pas les yeux ; et j’affirme que je suis au contraire très humble et très modeste,

  1. Et même à l’éléphant, qui est plus grand que nous.