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Page:Le Dantec - Lamarckiens et Darwiniens.djvu/108

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MIMÉTISME DARWINIEN ET MIMÉTISME LAMARCKIEN

autres organes des sens ; nous n’ayons pas d’organe producteur de lumière, d’odeur, etc., qui nous permette de reproduire telle lumière que nous voyons, telle odeur que nous sentons, etc., mais il y a des chenilles qui filent de la soie bleue quand on les éclaire avec de la lumière bleue ; les rainettes, vertes sur des feuilles vertes, deviennent rousses quand on les place sur un sol roux. Nous pouvons cependant imiter certains phénomènes dont nous sommes témoins par l’intermédiaire de notre organe visuel ; nous reproduisons certains mouvements que nous voyons exécuter[1], mais nous ne pouvons les reproduire correctement que s’ils sont effectués par des êtres de notre espèce ou d’une espèce morphologiquement voisine[2]. Or, tout ce que nous faisons influe sur notre structure générale ; l’assimilation fonctionnelle développe les organes dont nous nous servons souvent ; si nous imitons souvent un lutteur, nous prendrons quelque ressemblance avec lui ; des animaux différents prennent des caractères de ressemblance extérieure sous l’influence de besoins communs (caractères de convergence). Enfin, nous connaissons des animaux d’espèces tout à fait différentes qui se ressemblent étonnamment au point de vue de la couleur, de la forme, de l’odeur et même des êtres vivants qui, au même point de vue, ressemblent beaucoup à des corps bruts.

  1. Nous n’imitons même que des mouvements ; en imitant un son nous reproduisons un mouvement, en dessinant un objet nous imitons le mouvement de notre œil qui suit le contour apparent de cet objet, etc. Si nous pouvions reproduire un mouvement vibratoire assez rapide, nous imiterions les lumières que nous voyons
  2. Un singe peut imiter un homme et ne peut imiter un serpent ou un ver de terre.