nous prenons sur le fait, dans ce cas des Palœmon, l’apparition lamarckienne d’un mimétisme homochromique identique à ceux que Wallace attribue au seul hasard guidé par la sélection naturelle.
Les crustacés et les insectes appartiennent au même groupe zoologique, mais, comme nous le verrons ultérieurement, l’évolution des insectes est, si j’ose m’exprimer ainsi, bien plus terminée que celle de toute autre classe d’animaux ; il est donc possible que les cas d’homochromie aujourd’hui spécifiques dont nous sommes témoins soient la conséquence d’anciens mécanismes de mimétisme volontaire d’abord, instinctif ensuite. Le cas des chenilles de Poulton indique chez certaines espèces, encore aujourd’hui, une action directe du milieu sur la couleur ; nous ne savons pas comment s’exerce cette action ; peut-être, chez quelques papillons, y a-t-il une sorte de photographie des couleurs par le revêtement des ailes ?
Enfin, les faits que nous venons d’étudier nous interdisent d’attribuer au seul hasard les ressemblances homochromiques.
Imitation des objets. — « Un vieux crabe dit un jour à un jeune crabe : « Pourquoi marches-tu ainsi de travers au lieu d’aller droit devant toi ? » — Le jeune crabe lui répondit : « Marche droit toi-même pour me montrer comment il faut faire et je t’imiterai[1]. » Le pouvoir imitatif des êtres est limité par leur forme et leur mécanisme héréditaires. Jamais un lapin poursuivi par un chien n’aura l’idée de mimer un bâton ou une feuille pour échapper à son ennemi, tandis que
- ↑ Vieille fable.