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LA THÉORIE BIOCHIMIQUE DE L’HÉRÉDITÉ

férences appréciables ; si nous les soumettons, dans les mêmes conditions, à une même réaction destructive (fermentation, putréfaction) nous obtenons les mêmes produits de décomposition, et cependant, si nous les plaçons tous deux dans une couveuse artificielle, nous obtenons, au bout de 21 jours, sous l’influence de l’aération à une température convenable, deux poussins différents ; celui-ci aura le bec plus long, l’œil plus ouvert, le pigment plus abondant… En un mot, il y aura entre les deux poussins des différences quantitatives. C’est donc une chose bien naturelle que d’admettre l’existence de différences analogues entre les deux œufs d’où ils proviennent.

La notion des différences quantitatives entre les plastides de même espèce résulte d’ailleurs, le plus simplement du monde, de la connaissance précédemment acquise de ce fait que les substances vivantes sont susceptibles de deux sortes de réactions, les réactions constructives ou assimilatrices et les réactions destructives ou analytiques. Je n’insiste pas ici sur les conséquences de ce fait ; je les ai développées longuement dans un livre de la Bibliothèque scientifique internationale (Évolution individuelle et hérédité. Théorie de la variation quantitative).

Wilhem Roux avait déjà en 1881 énoncé quelque chose d’analogue à ce principe de la variation quantitative amenant la différenciation histologique, mais, d’une part, il considérait que dans chaque élément différencié il n’y a plus qu’une substance fortement prédominante, d’autre part, il faisait intervenir comme agent de différenciation des excitations fonctionnelles mystérieuses que j’ai discutées dans un article de la Revue philosophique (mars 1896). J’ai