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Page:Le Dantec - Lamarckiens et Darwiniens.djvu/184

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LA THÉORIE BIOCHIMIQUE DE L’HÉRÉDITÉ

gences que peut introduire l’éducation dans l’évolution de deux individus analogues et conserve une similitude très grande entre les organes dont le fonctionnement est uniquement destiné à assurer l’une des opérations du renouvellement.

Bien plus, pour que l’individu continue de vivre, il ne faut pas seulement que le milieu intérieur soit renouvelé, il faut encore que les modifications résultant, pour l’organisme, des fonctionnements qui ont assuré ce renouvellement (assimilation fonctionnelle), ne détruisent pas l’heureux équilibre préexistant, la coordination grâce à laquelle le renouvellement était possible, et ceci est vrai aussi bien pour tout acte de la vie n’intéressant pas directement le renouvellement du milieu intérieur. Il y a là une nouvelle limite à la divergence possible entre deux individus analogues ; il faut que les taux de fonctionnement des organes analogues soient analogues, ou tout au moins, ne soient pas assez notablement différents pour que l’exagération de l’un d’eux devienne nuisible à la coordination générale (balancement organique, hypertrophie, surmenage, etc.).

Les quelques considérations précédentes suffisent à expliquer le parallélisme approximatif qui existe obligatoirement entre les évolutions de deux individus analogues, tant qu’ils continuent de vivre, quelque différentes que soient les conditions dans lesquelles ils vivent ; mais cela n’exclut pas certaines divergences que l’on constate tous les jours ; de deux jumeaux, si l’un est facteur rural et l’autre forgeron, le premier aura les mollets, le second les biceps plus développés, mais ils auront tous deux un foie, un cœur, un estomac analogues avec, dans ces viscères mêmes,