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Page:Le Dantec - Lamarckiens et Darwiniens.djvu/186

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LA THÉORIE BIOCHIMIQUE DE L’HÉRÉDITÉ

d’actes, toujours les mêmes pour chaque espèce, pour entretenir ce mécanisme, précis comme nous l’avons vu plus haut. Ici donc, la précision du mécanisme limite les divergences possibles dans l’évolution, en nécessitant l’exécution d’actes analogues chez tous les êtres d’une espèce, dans les conditions les plus variées de milieu.

Chez les êtres inférieurs au contraire, la complication du mécanisme à l’éclosion est presque nulle et il semble par conséquent que les divergences les plus considérables vont pouvoir se produire. Pas le moins du monde, car si le mécanisme est peu compliqué, il est en même temps peu perfectionné et incapable de s’adapter à des conditions de milieu un peu variées. La vie ne pourra donc se poursuivre que dans des circonstances bien déterminées, en dehors desquelles l’animal mourra. Chez ces êtres, le parallélisme de l’évolution de deux individus analogues résultera de la nécessité d’un milieu commun et non plus de la nécessité d’actes communs dans des milieux différents.

Entre ces deux cas extrêmes d’un animal très élevé en organisation, comme le poulet, et d’un animal à coordination presque nulle, comme l’oursin ou l’hydre, il y a des foules de cas intermédiaires et l’on peut dire d’une manière générale que : 1o plus l’organisme est simple, plus il est astreint à vivre dans des conditions précises de milieu ; 2o plus l’organisme est perfectionné, plus il est capable de s’adapter à des conditions nouvelles, mais plus il est astreint aussi à certaines exigences de fonctionnement pour entretenir son mécanisme. Dans les deux cas, par conséquent, les divergences évolutives sont limitées, soit par la