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LE PROBLÈME DE LA FORMATION DES ESPÈCES

tides au cours de ces bipartitions. Alors une question se pose. Y a-t-il parallélisme entre ce que nous avons appelé les caractères acquis par les êtres sous l’influence de circonstances nouvelles qu’ils ont traversées et les caractères acquis dans le même temps par les œufs qu’ils contiennent ?

Cela n’est pas évident a priori ; les caractères acquis par les êtres sont des caractères de coordination générale nécessaire au maintien de la vie et les caractères acquis par les plastides sont la conséquence de variations adaptatives soumises à la corrélation dans le milieu intérieur. Il y a cependant un lien entre les deux phénomènes.

Les phénomènes de cicatrisation, de régénération d’un membre coupé, montrent que, tant qu’un squelette rigide ne s’y oppose pas, la forme générale d’un être est précisément, à un moment donné, la forme d’équilibre d’une agglomération de plastides définis par les caractères chimiques qualitatifs et quantitatifs de l’espèce et de la variété considérées. Si donc, à un moment donné, une coordination nouvelle résulte de la création d’un nouvel organe, comme nous l’avons vu plus haut, sous l’influence des nécessités du milieu extérieur, l’équilibre n’existe plus, et puisque la forme générale doit conserver la modification acquise, sous peine de mort, il arrive naturellement que la sélection adaptative tend à transformer les plastides constitutifs de manière à en faire une variété nouvelle qui soit adéquate à la nouvelle forme générale de l’organisme. On conçoit donc qu’il y ait parallélisme entre les caractères acquis par l’être supérieur considéré et les variations synchrones de ses éléments histologiques. Je me contente d’indiquer ici ce parallélisme dont j’ai