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raient ruisselé sur ses cuisses célestes, que des soupirs étouffés, annonçant notre défaite et la mort la plus délicieuse, ne nous auraient laissé que la liberté de pouvoir articuler, en confondant nos âmes ensemble par la voix des plus brûlants baisers, ces paroles expressives : Ah ! dieux !… grands dieux !… quelle ivresse !… je n’en puis plus !… cher amant !… tendre amante !… va… va donc ! dieux… dieux… je me meurs !…

Nous nous séparâmes enfin en nous envoyant par le plus voluptueux des coups-d’œil des assurances réciproques des plaisirs que nous nous promettions bien d’éprouver ensemble lors de la fin du pénible exil qui nous était imposé.

Monté dans la voiture qui me conduisit chez les Révérends Pères Bénédictins, je ne cessai d’y pleurer ; le nom de Constance était toujours sur mes lèvres brûlantes. Je chargeai les échos de lui reporter mes soupirs et mes regrets, et je ne m’étais pas encore aperçu de la route, que j’étais déjà entré dans la clôture redoutable qui m’était préparée et où j’étais attendu.

Qu’on ne s’attende pas que je vais donner ici un détail ennuyeux du cours de mes études. Je n’écris que pour la volupté. C’est au plaisir que