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Une après-dîner d’été, que des occupations impérieuses ne m’appelaient point à la classe, je m’étais enfoncé dans les bosquets de mon collége, et je m’y étais, après plusieurs tours, endormi profondément ; je rêvais que le moment que je désirais était arrivé, celui de ma réunion avec Constance ; nous étions parfaitement seuls ; elle jetait sur moi les regards les plus passionnés, et, me tendant les bras avec ivresse, elle m’invitait à cueillir sur son sein, que je trouvais considérablement augmenté depuis que je ne l’avais vue, les myrthes suaves de l’amour ; avec quelle volupté j’examinais ces deux globes fermes et arrondis, se soutenant sans le secours de l’art et surmontés du plus joli bouton de rose. J’y collais mes lèvres, je suçai avec transport les deux tetons de ma divine Constance ; vous, censeurs si froidement rigoristes qui blâmez l’amour, ou vous êtes aussi faux que la plupart de nos prêtres qui se refusent à l’impulsion de la loi, ou vous n’avez jamais éprouvé les sensations délicieuses de ces moments enchanteurs.

Non, ce feu qui jaillit avec impétuosité de deux cailloux frottés ensemble n’est pas aussi brûlant que les étincelles produites par les baisers que je


 LE DEGRÉ. TOME 1.
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