deurs d’argent de la rue Vivienne vendaient le
numéraire à un taux exorbitant, et des monceaux
d’or roulaient sur des tapis verts dans les
exécrables tripots que S. A. le duc d’Orléans tolérait
dans l’enceinte du Palais-Royal. Les riches
prélats ne respiraient que le sang et la vengeance,
et les prêtres tartuffes se faisaient un mérite d’obéir
à la nécessité par intérêt. Les courtisanes publiques
et les gourgandines, voyant baisser les actions,
renchérissaient sur le luxe et n’en procédaient
pas moins à vil prix à tous les actes de la
lubricité. Enfin Paris, lorsque j’y arrivai, était un
mélange de bizarreries et de contradictions, un
cahos qu’il était difficile de percer ; tantôt ce monstre
qu’on nomme aristocratie prenait le dessus, au
moyen de quelques centaines d’hommes que la
politique faisait égorger dans les garnisons du
royaume ; à son tour le patriotisme prenait sa revanche
en faisant décrocher les réverbères et en
y substituant une victime pour éclairer la nation
sur ses intérêts. Telle était la capitale lorsque j’y
arrivai.
Je m’y logeai rue St-Honoré, hôtel de Londres. Je ne connaissais pas encore cette espèce qu’on nomme raccrocheuse, et qui, le soir, dépouillées