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cousine, dit Fanchette, et me voilà suffisamment instruite de quelle façon les hommes pensent et agissent dans leurs amours ; mais à l’égard des filles sur qui l’amour a tant de pouvoir, d’où vient qu’il y en a qui sont si scrupuleuses et ne veulent pas se laisser enfiler ?

— C’est qu’elles ont peur d’engrosser, répondit Suzanne.

— Comment, ma cousine, dit Fanchette effrayée, c’est cela qui engrosse ? Et si j’allais le devenir par tant de semence que Robinet m’a mise dans mon objet ?

— Va, va, n’aie pas peur, s’empressa de dire Suzanne ; si cela t’arrivait, j’ai des remèdes qui ne te manqueraient pas au besoin ; mais pour t’ôter toute crainte, apprends que ce malheur n’est pas si extraordinaire qu’on le doive tant appréhender. Il y a des filles qui trouvent le secret de cacher leur grossesse au moyen de certains buscs et habillements faits exprès et ne laissent pas de se donner du plaisir avec ceux qui les ont engrossées. Pour neuf mois que l’on passe dans les délices on ne peut devenir enceinte qu’une seule fois, et si l’on compare la satisfaction que l’on goûte dans les bras d’un ami tendre et pas-