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que si tu ne mangeais tous les jours qu’une sorte de viande, car la différence des membres est aussi agréable au trou velu que celle des mets l’est à la bouche.

— Ma cousine, dit Fanchette, si je vous disais qu’il y a déjà quelqu’un qui m’en conte depuis que j’ai goûté vos instructions, et que ces gentillesses d’amour m’ont un peu poli l’esprit, qu’en croiriez-vous ?

— Est-ce pour le mariage ? demanda Suzanne.

— Vraiment oui, ma cousine, et pourquoi serait-ce donc ? répondit Fanchette.

— En ce cas, dit Suzanne, laisse-moi gouverner cette affaire, et je la conduirai à bonne fin ; je t’assure que si la personne t’aime un tant soit peu ce sera un grand hasard si je n’en viens pas à bout. J’ai fait des mariages, et plus d’un ; mais voilà l’horloge qui sonne, il faut partir. Adieu, nous parlerons de cela une autre fois.

— Adieu donc, ma cousine, dit Fanchette, en vous remerciant.

Et les deux cousines, après s’être tendrement embrassées, se séparèrent en se promettant de se revoir bientôt.


FIN