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quand elles sont mariées, des messieurs qui le leur font en cachette, attendu que le mari ne voudrait pas qu’elles en agissent ainsi, s’il le savait.

— Et pourquoi ne le voudrait-il pas ? demanda encore Fanchette.

— Ah ! ceci est autre chose, et je te dirai plus tard pourquoi ; mais ne crois pas pour cela que le mari n’aille pas de son côté chercher ailleurs que chez lui le plaisir quand il est dégoûté de sa femme, et ton père lui-même n’a-t-il pas donné du plaisir à Marguerite, votre servante ; c’est pour cela que vous eûtes tant de bruit au logis dernièrement. Et ta mère, qui est encore belle, penses-tu qu’elle n’a pas quelques messieurs qui le lui viennent faire en secret ?

— Je ne sais pas, ma cousine ; mais qu’entendez-vous par les messieurs et les dames ?

— Les messieurs sont des hommes bien faits, mariés ou d’âge à l’être, qui cherchent à donner du plaisir aux femmes, et Paris en est tout plein ; les dames sont des femmes mariées ou veuves, qui sont encore belles et la plupart de grande condition, à qui ces messieurs viennent donner du plaisir chez elles.

— Ce que vous me dites me surprend de plus en plus, ma cousine, et les garçons ?