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Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/113

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le Peuple de cette iſle soit aſſervi par d'autres cauſes ; mais il ne peut l'être par les entrepriſes d'une armée auſſi peu conſidérable que celle qui eſt entretenue dans l'intérieur de ce Royaume.

Si nous ſommes aſſez ſages pour maintenir l'Union, nous pourrons jouir pendant ſiecles, d'un avantage égal à celui de cette heureuſe ſituation. L'Europe eſt à une grande diſtance de nous : Les colonies qu'elle a près de nous ne ſeront pas de long-temps en état de nous donner de ſérieuſes inquiétudes. De grands établiſſements militaires ne peuvent être néceſſaires à notre ſûreté. Mais ſi le corps social eſt démembré & que ces parties intégrantes reſtent iſolées, ou ce qui eſt plus vraiſemblable, forment entr'elles deux ou trois Confédérations, nous éprouverons bientôt le fort des Puissances continentales de l'Europe. Notre Liberté ſera anéantie par les moyens que nous emploierons par nous défendre de notre ambition & de notre jalouſie mutuelle.

Cette idée n'eſt ni ſuperficielle ni frivole ; elle eſt ſolide & importante : elle mérite d'obtenir la plus ſérieuſe & la plus mûre réflexion des hommes honnêtes & ſages de tous les partis. S'ils veulent s'y arrêter avec une ſcrupu-