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Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/163

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voye réduite à la condition ſubalterne de province particuliere. Il faut donc, en tout état dechoſes, avoir un revenu. Dans ce pays, ſi l'on ne peut fonder la plus grande partie des impôts ſur le commerce, la terre en ſupportera tout le poids. Nous avons déjà dit que l'acciſe, dans ſa vrai ſignification, ſeroit trop peu d'accord avec les diſpoſitions du Peuple, pour qu'on puiſſe faire un grand uſage de ce mode d'impoſition, & même dans les Etats uniquement occupés de l'agriculture, les objets ſur leſquels porte l'acciſe ne ſeroient pas aſſez nombreux pour fournir une ſomme conſidérable. Les propriétés mobiliaires (comme nous l'avons déja marqué), trop difficiles à atteindre, ne peuvent être ſoumiſes à des contributions conſidérables, que par des droits ſur les conſommations.

Dans les villes peuplées l'acciſe n'auroit vraiſemblablement d'autre effet que d'opprimer les individus, ſans un profit conſidérable pour l'Etat : les denrées qui y ſeroient ſoumiſes échapperoient en grande partie aux yeux & aux mains des collecteurs. Comme il faudra cependant ſatisfaire de maniere ou d'autre, aux beſoins de l'Etat, le défaut d'autres reſſources fera tomber tout le poids des dépenſes publi-