Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/44

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damnés à recevoir toujours leur Conſtitution politique du haſard et de la force. Si cette obſervation eſt juſte, la criſe où nous ſommes, peut être regardée comme l'époque de la déciſion de ce problême ; & un mauvais choix, dans les meſures que nous avons à prendre, deviendroit un malheur univerſel pour le genre humain. La philantropie s'unit au patriotiſme pour augmenter l'inquiétude avec laquelle les hommes ſages & vertueux attendent l'événement. Heureux ſi notre choix eſt dirigé par un jugement ſain de nos vrais intérêts, libre & dégagé de toutes conſidérations étrangères au bien public ! Nos devons le ſouhaiter plus que l'eſpérer. Le plan ſoumis à notre délibération bleſſe trop d'intérêts particuliers, contrarie trop d'inſtitutions locales, pour qu'il ne ſoit pas combattu dans la diſcuſſion par une multitude de motifs qui lui ſont étrangers, de vues, de paſſions, de préjugés peu favorables à la découverte de la vérité.

Parmi les plus formidables obſtacles que la nouvelle Conſtitution doit rencontrer, on peut compter l'intérêt d'une certaine claſſe des habitans de chaque état, à prévenir tout changement qui pourroit occaſionner une diminution du pouvoir qu'ils tiennent de la Conſ-