Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/48

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& ſe ſont faits démagogues pour devenir tyrans.

J'ai deſiré, par ces obſervations, mettre mes Concitoyens en garde contre toutes les tentatives que de part ou d'autre on pourroit faire pour influer ſur leur déciſion, dans une queſtion ſi importante pour leur bonheur, par d'autres impreſſions que celles qui réſultent de l'évidence de la vérité. Leur but général vous fera juger qu'elles ont été dictes par un eſprit favorable à la nouvelle Conſtitution. Je le reconnois devant vous, mes Concitoyens, après l'avoir attentivement examinée, je crois fermement qu'il eſt de votre intérêt de l'adopter ; je crois que c'eſt l'intérêt de votre liberté, de votre puiſſance & de votre bonheur.

Je n'affecte point une circonſpection que je n'ai pas. Je ne veux pas vous tromper par l'apparence du doute, lorſque mon opinion eſt fixée. Je vous avoue franchement ma conviction, & je vous expoſerai, avec liberté, les raiſons ſur leſquelles elle eſt fondée. La conſcience des bonnes intentions dédaigne les détours. Je ne multiplierai cependant pas les proteſtations à cet égard. Mes intentions doivent reſter en dépôt dans mon cœur : mes raiſons feront expoſées aux yeux de tous, & tous pour-