Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/53

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ſemble les parties qui la compoſent, tandis que dans ſon ſein les plus grands fleuves de l'univers coulent à de convenables diſtances, & ouvrent de vaſtes routes à la communication de ſecours fraternels que ſe prêtent mutuellement ſes habitans, au tranſport & à l'échange de leurs denreés.

J'ai obſervé avec un égal plaiſir, que la Providence s'eſt plue a donner à ce pays, dont toutes les parties ſont ſi bien liées, des habitans unis, des habitans iſſus des mêmes ancêtres, parlant la même langue, profeſſant la même religion, attachés aux mêmes principes de Gouvernement, avec des mœurs & des manieres ſemblables, & qui, par la réunion de leur prudence, de leurs armes & de leurs efforts, en combattant enſemble durant le cours d'une longue & ſanglante guerre, ont glorieuſement conquis leur liberté commune. Ce pays & ce Peuple paroiſſent avoir été faits l'un pour l'autre, & la Providence ſemble avoir voulu empêcher qu'un héritage ſi viſiblement deſtiné à un peuple de freres, pût jamais être diviſé en ſouverainetés iſolées, ſans ſociété, ſans autre rapport qu'une mutuelle jalouſie. Tels ſont les ſentimens qui ont déjà prévalu ici parmi les hommes de toutes les claſſes & de toutes les ſectes. Sous tous