Aller au contenu

Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tain nombre de Confédérations, les Etrangers connoîtront, jugeront notre Etat avec exactitude ; & ils ſe conduiront vis-à-vis de nous en conſéquence.

S'ils voient que notre Gouvernement national eſt puiſſant & dirigé par de bonnes vues, notre commerce, favoriſé par de ſages réglemens, notre Milice bien organiſée & diſciplinée, nos finances adminiſtrées avec économie, notre crédit rétabli, notre Peuple libre, heureux & uni, ils ſeront plus diſpoſés à rechercher notre alliance, qu'à provoquer notre reſſentiment.

S'ils nous voient au contraire avec un Gouvernement ſans reſſort, chaque Etat ſe conduiſant mal ou bien, ſuivant le caprice de ſes Chefs du moment, s'ils nous voient diviſés en trois ou quatre Républiques indépendantes & ſans accord, l'une diſpoſée en faveur de l'Angleterre, l'autre de l'Eſpagne, l'autre de la France, & devenues le jouet de ces Puiſſances qui les animeront l'une contre l'autre, quel miſérable ſpectacle leur offrira l'Amérique ? Elle deviendra l'objet non-ſeulement de leur mépris, mais de leurs outrages, & nous apprendrons, par une triſte expérience, que quand un Peuple ou une famille ſe diviſent, ils agiſſent directement contre l'intérêt de leur bonheur.