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Page:Le Faure - La mystérieuse aventure de Fridette, 1934.djvu/106

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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

reproches ; les paupières débordantes de larmes, elle s’écria :

— Je vais descendre jusqu’au chalet d’Eschinensee et, de là, je téléphonerai au vétérinaire de Kandersteg de monter de suite…

— Tu es folle ! clama la tante Bienthall ; descendre à Eschinensee ! par la nuit qui vient !…

— On ne peut pas laisser mourir Fellow !…

— Non, certainement, déclara André ; aussi, est-ce moi qui vais descendre !

Et, déjà, il reprenait son chapeau et son bâton, lorsque soudain un étourdissement le fit chanceler et il dut se soutenir pour ne pas tomber…

— Vous voyez bien ! déclara Fridette, cette promenade seule vous a fatigué plus qu’il n’aurait fallu !… Vous allez rester ici… bien au chaud, à vous reposer… Moi, je n’en ai pas pour longtemps… je connais des raccourcis qui abrégeront la route…

Tout en parlant, elle prenait sa cape, un bâton, une lanterne…

Voyant ces préparatifs, Fellow témoigna l’intention d’accompagner sa maîtresse, mais il retomba sur le flanc en poussant un gémissement douloureux…

La jeune fille s’agenouilla, recoucha la bête avec une autorité tendre ; puis, à André :

— Je vous le recommande… Soignez-le bien durant mon absence…

Pendant quelques instants, le jeune homme demeura immobile, l’oreille tendue vers le bruit