invisible ennemi… j’ai l’impression d’être étroitement épié, surveillé.
Au fur et à mesure que parlait son interlocuteur, André sentait croître en lui son impression première que la raison de M. Dubreuil chancelait.
— Ne jouons-nous pas ? interrogea le jeune homme pour tenter de détourner les idées de son interlocuteur…
De nouveau, M. Dubreuil se leva, mais, cette fois, ce fut pour s’en aller coller son oreille à la cloison qui séparait sa cabine de la voisine, murmurant :
— Il m’a semblé entendre marcher à côté… dans la cabine de M. Heldrick.
S’étant assis, il prit entre ses mains celles du jeune homme et tout de suite…
— Monsieur Routier, commença-t-il, vous avez dû constater, depuis que nous avons fait connaissance, quelle somme de sympathie vous avez su exciter en moi : sympathie instinctive et que rien tout d’abord ne justifiait… Mais vous êtes Français, vous avez appartenu à l’armée : double raison pour mériter ma confiance.
— Monsieur Dubreuil, murmura le jeune homme tout étonné, en même temps qu’ému d’un semblable préambule, croyez que je suis profondément touché…
— Laissez-moi poursuivre, et surtout parlez bas ; je vous le répète, un instinct me dit que je dois me méfier… On m’épie…
— Qui ?… et pourquoi ?…