Page:Le Faure - La mystérieuse aventure de Fridette, 1934.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

de fortes chaussures aux pieds, haut guêtrée, le buste serré dans une veste en peau de chamois et coiffée du bonnet fourré destiné à protéger les oreilles contre le froid des glaciers…

Ah ! il n’eut pas besoin de l’interroger : il comprit tout de suite son dessein…

— Quoi ! fit-il, lui ayant saisi les mains pour la rapprocher de lui, vous voulez…

— … vous accompagner ! oui… Oh ! ne dites rien, ne cherchez pas à me dissuader de ce que j’ai résolu !…

— Mais réfléchissez…

— Je ne veux réfléchir qu’à une chose : c’est que, par votre aveu de l’autre jour, vous m’avez donné des droits sur votre vie et que, cette vie qui m’appartient un peu déjà, j’ai le droit de veiller sur elle…

— Mais il y a danger…

— C’est précisément pour cela que je veux être à vos côtés, non pas tant pour vous protéger que pour les partager…

L’émotion d’André était telle qu’il lui était impossible de proférer une parole : ses mains étreignaient celles de la jeune fille.

Non, il ne dirait rien !… Non, il n’opposerait à la courageuse décision de Fridette aucun argument…

Elle voulait l’accompagner, associer ses efforts aux siens pour la recherche de la vérité ; elle voulait, elle aussi, fournir sa quote-part d’énergie morale et physique à la lutte du droit et de la justice contre la barbarie !…