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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

sanglots de Fridette éperdue et les sourds gémissements de Fellow, dressé des quatre pattes sur le lit et tendant vers son maître sa grosse face éplorée…

Détail curieux et qui avait vivement frappé Boulier ; c’était le nom de son chien que le moribond avait prononcé, quelques secondes avant le moment fatal… et il y avait dans cette voix, qui semblait déjà venir d’outre-tombe, un accent de volonté singulier qui résonnait encore à l’oreille du jeune homme.

Pourquoi Fellow avait-il à ce point fixé l’attention du vieux patriote avant de mourir ?…

M. Heldrirk avait été l’un des premiers à affirmer à Fridette la part, très grande, qu’il prenait au malheur qui la frappait et s’était spontanément mis à sa disposition pour lui faire escorte jusqu’au terme de son voyage…

— Sais-je seulement ce que je veux faire ?…

Et sur cette réponse désolée et évasive, ils s’étaient séparés lorsqu’un homme de service, s’approchant de M. Heldrick, l’informa que le commandant le priait de vouloir bien le rejoindre dans sa cabine…

— Cher monsieur, lui dit l’officier en lui désignant un siège, les circonstances me contraignent à vous mettre au courant de faits que j’avais décidé de tenir cachés jusqu’à nouvel ordre ; donc, donnez-moi votre parole d’honneur qu’une fois franchi le seuil de cette pièce vous aurez oublié ce que je vous aurai dit.

M. Heldrick étendit la main, disant d’une voix grave :