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Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/130

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GRAND-LOUIS L’INNOCENT

ses vêtements de voyage, elle tira la porte après elle et se rendit chez les Madec.

Vincente taillait la soupe pour le repas du midi dans une grande soupière. Le dernier-né dormait dans son berceau, mais le gros Jean trépignait en tirant sa mère par le tablier.

— Mademoiselle Ève !… Quelque chose me disait que vous ne tarderiez pas. Si on avait su, on serait allé à la gare. Vous devez être bien fatiguée. Il faut rester manger avec nous. Justement, je taillais la soupe, mais le pain est encore si mauvais qu’il détrempe.

Elle essuyait une chaise, l’avançait vers Ève.

— Non, non, je ne peux pas rester. Je suis venue vous dire bonjour et embrasser mon filleul. Il est superbe, et Maître Jean a grandi… En deux semaines… Avez-vous vu Grand-Louis ?

Vincente laissa tomber son couteau sur la table, ramassa d’un coup de main les miettes qu’elle mit dans la soupière. Elle baissa un peu la voix.

— Le pauvre !… Il est malade. La grippe sans doute, Mademoiselle. Nous allions vous écrire. Nous l’avons su hier