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Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/33

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VII


Le lendemain, elle préparait le déjeuner en chantant. La porte de l’arrière-salle était ouverte. Le soleil se coulait à travers la lande et s’allongeait comme un chat familier sur le seuil. Elle appela vers l’esca­lier de pierre : « Grand-Louis ! »

Le nom sonore remplissait l’air. Les deux vocables formaient les deux piliers de l’arc à travers lequel tout le paysage s’animait, s’ébranlait, prenait une voix balbutiante, un regard surnaturel, des gestes inachevés.

« Grand-Louis ! » Personne ne répondit. Elle répéta son appel, en hésitant un peu au haut des marches. Le grenier était vide. Elle alla jusqu’à la lucarne, regardant à terre, songeuse. Le plancher semblait garder l’empreinte d’un corps. Un souffle régu­lier montait jusqu’aux ombres enchevêtrées des poutres. La couverture était sur le lit,