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Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/60

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XII


Jusqu’alors, elle s’était peu préoccupée de son passé.

Elle résolut de l’interroger.

Elle vint s’asseoir auprès de lui, fit peser son regard sur le sien. Elle savait que le sens de ses paroles l’atteignait rarement, mais elle avait remarqué qu’il la comprenait par le regard. Parfois même, il suffisait de laisser aller vers lui une pensée directe, insistante et rapide, une prière, un commandement. Au cours des longues veillées d’hiver, quand l’immobilité où il se tenait commençait à la rendre inquiète ou nerveuse, elle lui faisait tout à coup, au dedans d’elle-même, un appel urgent de prouver qu’il n’était pas une fantaisie de son imagination, de faire un mouvement, de montrer qu’il était en vie. Elle ne bougeait pas de sa place, n’élevait pas la voix, et elle sentait