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Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/78

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GRAND-LOUIS L’INNOCENT

pour lui répondre. Son torse massif se redressait ; elle devinait, au port de sa tête, qu’il posait sur elle son regard, un long moment, et la saluait ainsi.

En attendant qu’il y eût assez d’eau pour venir à terre, il mettait de l’ordre dans sa barque, avec l’application méticuleuse et la lenteur qui le caractérisaient, trempait dans la mer de grosses poignées de goëmon pour la laver. Une fois débarqué, il plantait solide­ment l’ancre dans la vase, rassemblait ses affaires et montait à grandes enjambées le sentier qui menait à la lande.

Ayant rejoint Ève, il posait son panier à terre pour qu’elle le soupesât, et les jours où il était lourd, un contentement extrême se lisait sur son visage. Ils remontaient côte à côte vers la maison. Ils ne s’interrogeaient point. Leur joie de se retrouver n’avait pas besoin de paroles.