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Page:Le Franc - Visages de Montréal, 1934.djvu/184

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marie le franc

cette palpitation embarrassée du regard qui vous jettent dans une véritable panique, à moins qu’ils ne vous viennent en racontant un de vos projets romancés de business man, et vous ne pourriez recourir à un two-step énergique pour reprendre votre équilibre, ou sortir brusquement de votre poche le carnet d’adresses pour chercher le numéro de téléphone de ces industriels qui ont une « date » avec vous, dans la soirée, au lobby de l’hôtel.


Je suis persuadée, à présent, que notre association durera. Vous parcourez le monde pour revenir, à enjambées égales, vers moi. Vous marquez dans ma vie des divisions profondes, vous la partagez en grandes époques. Vos apparitions ont la fatalité, la soudaineté et aussi la rareté des grands événements, j’allais dire des cataclysmes. Sans les cataclysmes, la rotation du monde serait monotone. Dans les intervalles, je respire, étonnée d’avoir survécu. Je fais mes premiers pas dans la liberté et l’équilibre reconquis. Je songe à me fortifier pour le prochain ébranlement. Il ne me déplaît pas d’être liée à quelque chose de fort, de grand et de fatal. Vous sortez victorieux de la comparaison que j’établis parfois entre le sentiment que vous représentez et celui qui devait être, d’après un bréviaire de jeunesse, si absolu de part