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Page:Le Franc - Visages de Montréal, 1934.djvu/200

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marie le franc

odeur de pestilence. On s’était engagé imprudemment dans votre gaîté, dans votre chaleur, croyant qu’il faisait beau en vous. Et puis, à un détour, on se sent frissonner. On a l’impression qu’on s’est égaré.

L’incompréhension, voilà notre lien, la grande terre où nous nous rencontrons, celle qui ne diminue jamais d’ampleur, où chacun de nous s’aventure à égale distance, avec la sensation d’être dépouillé, exposé de loin aux regards. Il y souffle un vent austère un peu triste et desséchant, qui court au ras du sol. Constater nos dissemblances est une manière de nous retrouver. Nous représentons deux nations d’âmes.