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visages de montréal

Millevaches — avait jailli en elle comme une exclamation déplacée, peut-être parce que son père était là-bas maître maçon.

Une autre fois qu’il entendait parler d’une petite ville de Touraine d’où venait la jolie Mme Vadeboncœur, mariée à un officier canadien, il se tourna vers celle-ci :

— Alors, vous connaissez M. l’abbé Duparc ?

— Si je le connais !…

Un sourire détendait les lèvres à l’arc souligné de rouge dans le joli visage un peu bouffi de Mme Vadeboncœur. Elle répétait, rêveuse et malicieuse à la fois :

— Si je le connais !…

— C’est lui qui a fait votre mariage ?

Elle essaya de rattraper son sourire. Mais à quoi bon ? Ce prince était sorcier.

— Eh bien, oui ! Mon mari, blessé de guerre, a été soigné à l’hôpital franco-canadien de Tours auquel, ayant offert mes services à la Croix-Rouge, je me suis trouvée affectée. L’abbé, qui connaissait ma famille depuis longtemps, était l’aumônier de l’hôpital, et c’est ainsi que…

— Oh ! ne vous excusez pas. Vous n’êtes pas la seule victime de M. l’abbé Duparc.

— Est-ce que, vous aussi ?…

— Parfaitement ! Mon premier mariage.

Il dit un jour, à un ménage de Bretons qui re-