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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/129

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rieure, dont il avait réservé la communication à quelques familiers, vient de paraître en librairie. Déjà les curiosités s’éveillent : on veut pousser plus loin que le livre et, par exemple, préciser la part d’Henriette dans la direction des idées de son frère. Je ne pense point que l’heure soit bonne pour des recherches de cet ordre. Il faut attendre que la famille du grand écrivain ait publié la correspondance et les notes de voyage[1] d’Henriette Renan. Henriette exerça un ascendant incontestable sur l’esprit de son jeune frère. Nous avons sur ce point le témoignage du principal intéressé. Il revient à plusieurs endroits et il insiste sur les obligations qu’il devait à sa sœur, « la personne qui a eu le plus d’influence sur ma vie », dit-il dans ses Souvenirs d’enfance et de jeunesse. « Sa part dans la direction de mes idées fut très étendue », déclare-t-il ailleurs. De Pologne, d’Allemagne, d’Italie, pendant les dix années de son long servage pédagogique, elle ne cessa d’entretenir avec lui une correspondance assidue, régulière. La publication fragmentaire de cette correspondance, restreinte aux seules lettres spirituelles, demandera tout un fort volume de la collection à 7 fr. 50 : elle éclairera définitivement cette partie restée un peu obscure de la carrière du grand écrivain, qui va de sa troisième année de Saint-Sulpice au séjour qu’il fit à Berlin, en 1850, et qui marque le point culmi-

  1. Ces Notes de voyage, dont parle Ernest Renan, seraient malheureusement perdues. Mais il resterait d’autres manuscrits d’Henriette, entre autres une Histoire de la navigation.