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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/164

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ÉMILE SOUVESTRE AU COLLÈGE





— Vesse, le pion !…

C’est au lycée, jadis, qu’on susurrait ces jolis vocables et Dieu sait s’ils éclosaient souvent sur nos lèvres innocentes ! Du concierge au proviseur, en passant par les maîtres d’études, le surveillant général et le censeur, les cent yeux de l’administration » nous suivaient dans les plus inviolables retraites. De se sentir ainsi épiés en tous lieux et à toute heure rendait les élèves d’une circonspection exagérée. Il fallait si peu pour motiver un renvoi ! Tout a bien changé depuis. La discipline est passée de mode, et c’est à présent l’âge d’or du sans-gêne administratif, des complaisances et du laisser-faire. Plus de « piquets », de « retenues », de « privations de sortie ! » Plus de « séquestre ! ». Et pourtant qu’étaient les lycées de notre âge près des lycées que connurent nos pères, sous l’Empire et la Restauration !

Justement j’ai retrouvé, parmi d’anciens papiers qui me venaient d’un fourriériste guingampais, M. Detroyat, une comédie manuscrite intitulée les Étrennes du lycée de Pontivy ou La Journée aux incidents, comédie en trois actes et en vers, avec préface, dédicace et postface (sic), par Émile Souvestre (1822). Le manuscrit de Souvestre, qui est de sa main, comprend une quarantaine de pages d’une belle