Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/171

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représentants officiels dans l’Académie de Rennes ! Au sommet de la pyramide un recteur dont la maxime favorite : « coupez ! tranchez ! » n’est qu’à demi rassurante pour les intéressés ; plus bas un proviseur à cravache, un loup devenu berger, qui traite son troupeau d’« engeance » ; à ses côtés, dignes lieutenants, le censeur et l’économe, celui-ci qui guette aux portes par les judas et « suppose de faux meneurs » quand les vrais ne sont pas connus, celui-là, face torve et rapiat de qualité, grand distributeur de flageolets et d’eau claire, un œil sur sa caisse et l’autre sur l’office ; à l’étage inférieur enfin, les maîtres d’étude, la bande famélique et hargneuse des « pions » :


Dès qu’on disait un mot,

Deux cents vers ! Au pain sec ! Aux arrêts ! Au cachot !

Baissons la toile : vous connaissez maintenant le personnel au grand complet, comparses et protagonistes. Et qu’il y ait, je le répète, quelque exagération dans la manière de nous le présenter, que Souvestre ait même ajouté certaines touches, renforcé certaines autres, on peut le croire et je le crois tout le premier, encore que l’obligeant vieillard à qui je dois communication du présent manuscrit m’ait assuré que la part d’invention y était aussi restreinte que possible. Il ajoutait que les choses se passaient à peu près de même dans tous les collèges de France.

— Sous la Restauration, me disait-il, la discipline universitaire était d’une sévérité incroyable. Mais on y était fait, parents et élèves, et il ne se produisait