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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/236

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comme une des modifications les plus heureuses qu’on doive à cet architecte : la plate-forme du calvaire porte sur deux passages voûtés qui se croisent à angles droits, et l’on comprend mieux ainsi le rôle des projections en diagonale, qui ne sont plus seulement en apparence, mais en réalité de véritables contreforts. Les arcades de la partie supérieure ont disparu ; le mur se montre plein du haut en bas. De même la frise qui court autour du calvaire et qui avait beaucoup trop de hauteur à Guimiliau et à Plougastel est ici en rapport plus rationnel avec la base (1/5 environ). Enfin les groupes sont distribués avec plus d’art ; il y a moins d’encombrement.

Guéhenno mis à part et pour les raisons déjà exposées, le calvaire de Pleyben est certainement, avec celui de Plougonven, le mieux proportionné, le plus artistique de tous les calvaires bretons. Il clôt magistralement la série que le calvaire de Tronoën-Penmarc’h avait dignement ouverte quelque cent ans plus tôt.


VI


À partir de 1650, en effet, on ne trouve plus en Bretagne de calvaires proprement dits, j’entends avec figuration dramatique empruntée à la vie du Christ[1].

  1. Le calvaire de Pontchâteau (1709-1714), érigé par le bienheureux Louis de Montfort, est plutôt un « chemin de croix »