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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/293

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Batz, et la collection morlaisienne de M. Émile Picot. Le catalogue de ces différentes collections a été dressé, il y a quelques années, par MM. Gaidoz et Sébillot. On y trouve des manuscrits et des imprimés, ceux-ci en petit nombre et pour moitié du XVIe siècle. Les éditions gothiques sortent presque toutes des presses d’un Breton établi à Paris, rue de la Bûcherie, et nommé Yves Quillevéré. Un autre libraire breton, Jean Hardoin, de Morlaix, publia vers le même temps la Vie de sainte Barbe. De nos jours enfin quelques imprimeurs régionaux (Guimer, Lédan, Le Goffic) ont donné des éditions populaires des mystères de saint Guillaume, des Quatre fils Aymon, de Louis Eunius, de sainte Geneviève de Brabant, etc. Il va sans dire que le texte n’en est point irréprochable et qu’il y a loin de ces éditions « à bon marché » aux éditions savantes de MM. l’abbé Sionnet, Luzel, La Villemarqué et Ernault.

Tous ces mystères semblent appartenir, par les mœurs plus que par la langue, au XIVe et au XVe siècle. La plupart sont en vers de douze syllabes à rimes plates. La Vie de saint Gwénolé est du nombre ; mais le Mystère de sainte Nonne contient des vers de toute sorte, depuis le vers de cinq syllabes jusqu’au vers de vingt ; le Grand Mystère de Jésus en contient de cinq, six, huit, dix et seize syllabes ; d’autres mystères, enfin, comme celui de sainte Barbe, sont en laisses rimées[1]. On ne connaît point de mystère en

  1. Suivant une opinion prêtée à la Villemarqué, le vers de douze syllabes aurait été destiné en général à faire parler Dieu,