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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/30

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Minous sont des professionnels ; mais eux-mêmes, devant que d’entrer dans la confrérie, furent journaliers, pillawers, tisserands, etc. Ils le redeviennent, comme Minous, aux approches des calendes d’hiver (kalan goan). Gravissons un nouveau degré de la hiérarchie : voici une autre classe de bardes qu’on peut appeler les bardes lettrés, moins proches du peuple et qui, du reste, n’habitent pas tous en Bretagne, un Berthou, un Jaffrennou, un Pierre Laurent, un Pilven, un Le Fustec, un Le Berre, un Le Dorner, un Malmanche, un Picquenard, un Herrieu, pour ne parler que des vivants, et, chez les femmes, une Ninoc’h-euz-ar-Garrec ; dans le nombre, beaucoup d’ecclésiastiques, comme les abbés Thoz, Brignon, Buléon, Le May, Falquerho, Le Strat, Le Bayon, Cadic, Quéré, Mary, le chanoine Le Pon, Mgr Dubourg, etc. La renaissance du théâtre breton, pour ces bardes-lettrés, n’a pas laissé d’élargir la sphère d’inspiration poétique où ils se mouvaient et qui était bien étroite peut-être ; on les a vus se porter d’enthousiasme vers une forme d’art où avaient brillé au XVIe siècle les anonymes dramaturges des Quatre Fils Aymon et du Purgatoire de Saint-Patrice. Tel Charles Gwennou, de qui fut représentée, par la troupe de Ploujean, la première pièce moderne du répertoire breton : Santez Trifina hag ar roue Arzur (Sainte Tréphine et le roi Artur). Si je ne me trompe, le comité de l’Union régionaliste avait

    lait des fleurs près d’une fontaine, il la vit, il l’aima. Ne serait-ce pas un gracieux symbole de l’union, si intime chez les Celtes, de la poésie et du chant ? »